L’urbanisation à la néerlandaise : comment un pays densément peuplé résout le problème de l’artificialisation des sols

Les Pays-Bas sont très densément peuplés : 459 habitants/km2 (117 en France), le taux d’artificialisation des sols y est aussi plus élevé : 13,4% vs 5,5%. Cependant, rapporté au nombre d’habitants, les chiffres sont inversés : 47 km2 de sols artificialisés pour 100 000 habitants en France vs 29 km2 pour 100 000 habitants aux Pays-Bas. Ce chiffre reflète bien l’urbanisme à la néerlandaise qui privilégie la densification de l’habitat et les activités économiques (y compris l’agriculture) plutôt que l’artificialisation de nouveaux espaces. 

Aujourd’hui, environ 75% de la population néerlandaise vivent dans des villes. 

 

Schoonschip, un exemple emblématique de l’urbanisme néerlandais

 

Schoonschip est une zone résidentielle située dans le nord d’Amsterdam qui a la particularité d’avoir été entièrement conçue par ses habitants et d’être gérée en open source. Et aussi, d’être un village flottant. Cette zone de la ville était jusqu’à récemment une zone industrielle. 
 

C’est un quartier écologiquement et socialement durable où vivent 144 personnes. Les bâtiments sont équipés de 516 panneaux solaires, 30 pompes à chaleur et 60 thermo-panneaux. 

Afin de garder le prix du logement accessible, certains lots sont conçus de façon à permettre la cohabitation de 2 foyers avec la volonté de favoriser les cohabitations multigénérationnelles. 

Schoonschip utilise un « smart-grid » privé qui lui permet d’optimiser la fourniture d’énergie grâce entre autres à la collecte de données. 

Le risque omniprésent d’inondation comme moteur du changement : l’exemple de Nimègue

 

En 2018, Nimègue a été nommée capitale verte de l’Europe. Mais l’engagement de la ville dans la transition écologique est bien plus ancien et est lié au risque d’inondation. En 1995, la ville a connu l’une des inondations les plus importantes de son histoire qui a entraîné le déplacement temporaire de 250 000 personnes. 

La décision fut alors prise, en accord avec les résidents, de créer une « déviation » du fleuve, pour lui laisser la place de déborder à un endroit où son lit se rétrécit, avec la création d’espaces verts naturels et de nouvelles digues. C’est 57 logements qui ont dû être déplacés mais la collaboration étroite entre les habitants, la municipalité et les architectes du projet a été exemplaire. 

Aujourd’hui, l’espace créé permet de faire face aux crues tout en ayant dégagé des aires de loisirs et de promenade. 

 


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