Impact des élections européennes 2024 sur les entreprises

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"A l'approche des élections européennes, l'article d'aujourd'hui se penche sur l'importance des élections et sur la façon dont leurs résultats pourraient avoir un impact sur les entreprises.

Les élections au Parlement européen de 2024 interviennent dans un contexte politique compliqué et de défis significatifs. Depuis les dernières élections de 2019, l'Europe a dû faire face à de profonds changements : pandémie mondiale de COVID-19, puis efforts de relance économique, impératifs liés au changement climatique et recentrage de l'UE vers son indépendance énergétique. Entre le 6 et le 9 juin 2024, les citoyens de toute l'Europe exerceront leur droit démocratique pour façonner l'avenir de l'Union européenne. Ces élections marquent un moment significatif car les nouveaux membres élus du Parlement européen (actuellement 705, bientôt 720 après les élections) exerceront une influence considérable sur l'élaboration des politiques, la législation et l'orientation générale de l'UE pour les prochaines années, jusqu'à la fin de leur mandat en 2029. Avec une législation paneuropéenne et un pouvoir décisionnaire d’allocation du budget de l'UE, dont les subventions de développement aux plus défavorisés, les décisions du Parlement influencent directement les entreprises à l'échelle du continent, de l'établissement des normes de produits à la définition des politiques commerciales.

 

Alors que la relance économique et la croissance durable sont au premier plan, le changement climatique joue-t-il un rôle secondaire ?

Les événements post-crise COVID-19 ont façonné les récits politiques et le sentiment public, offrant aux entreprises et aux organisations la possibilité d'influencer le nouvel ordre du jour des institutions de l'UE. Alors que les conséquences de cette crise restent une priorité absolue, les partis politiques se concentrent également sur la relance économique, la création d'emplois, la croissance durable et le renforcement du marché unique de l'UE. Ces questions gagnent en importance, contrastant avec la prédominance précédente du changement climatique et des efforts de décarbonisation à l'agenda institutionnel. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi souligné la politique industrielle, la compétitivité et la prise en compte des risques numériques comme priorités clés lors de son discours sur l'état de l'Union le 14 septembre 2023.

Alors que plusieurs États membres poussent en ce sens, la Commission européenne reconnaît également la nécessité d'une « pause réglementaire » pour évaluer l'impact de la législation climatique actuelle sur les entreprises, les prix à la consommation, l'emploi et la compétitivité des industries de l'UE. La priorité est donnée au soutien financier pour faciliter la transition verte plutôt qu'à l'introduction de politiques supplémentaires dans le cadre existant. Pendant ce temps, la révolution numérique continue de remodeler les sociétés et les économies. La protection des données, les droits à la vie privée et une intelligence artificielle responsable restent des priorités élevées.

Lors d’élections ailleurs dans le monde, on observe une montée notable des mouvements populistes de droite. Bien que la composition diversifiée du Parlement européen rende difficile la domination des voix extrêmes, il existe néanmoins un potentiel de changements dans sa composition et dans sa direction générale. Le mécontentement récent au sein des pays membres a conduit à des revers dans les initiatives politiques, en particulier en ce qui concerne les protections environnementales telles que le pacte vert de l'UE. Cela pourrait potentiellement avoir un impact sur des secteurs tels que la fabrication si les délais de production de voitures électriques étaient prolongés.

De plus, des décisions majeures à venir concernent les politiques militaires. Dans un contexte d'agitation mondiale alimentée par divers conflits, des nations comme le Royaume-Uni et la Suède envisagent ouvertement le service militaire obligatoire. Combiné aux défis migratoires en cours, ce contexte pourrait entraîner des dépenses accrues en matière de sécurité aux frontières et de militarisation, au détriment d’autres budgets tels que ceux en recherche et développement. Compte tenu de la stagnation économique persistante dans les principales économies de l'UE comme l'Allemagne, le Parlement est susceptible de donner la priorité aux intérêts des entreprises.

 

Politiques commerciales

La politique commerciale est au cœur de l'UE, fondée à l'origine sur la croyance que l'intégration économique empêcherait de nouveaux conflits sur le continent européen. Aujourd'hui, ce principe est confronté à des défis. Les résultats des élections européennes de cette année révéleront si le commerce et l'intégration économique renforcent ou affaiblissent le corps politique européen.

Cela est d'autant plus significatif que l'UE est le plus grand importateur et exportateur mondial de biens et de services. Elle investit aussi massivement et directement vers l’étranger (environ 2,5 milliards de dollars vers les États-Unis). Bien que cet engagement économique ait historiquement apporté prospérité aux consommateurs et aux travailleurs européens, le modèle a fléchi depuis la crise financière de 2008. Les disparités de croissance relatives avec les États-Unis et la Chine, associées aux coûts énergétiques élevés résultant des politiques climatiques ambitieuses et aux perturbations dans le commerce du pétrole et du gaz avec la Russie après l'invasion de l'Ukraine, ont révélé les vulnérabilités de l'Europe.

De plus, les tensions politiques entourant le commerce et l'intégration économique en Europe se sont accrues progressivement. Ces tensions étaient quelque peu masquées lors du précédent quinquennat de la Commission par le chaos entourant l'échec du libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne (dont les exportations européennes d'acier et d'automobiles). Ces expériences ont impacté la politique européenne, qui accorde désormais la priorité à la protection de l'économie européenne et des travailleurs face aux menaces extérieures : concurrence accrue de la Chine et accent américain mis sur la sécurité et l'industrie nationales.

Les défis de l'UE dans la finalisation des accords commerciaux, les protestations contre les importations agricoles, l'accent mis sur "l'autonomie stratégique" et la "sécurité économique", l'utilisation accrue de mesures antidumping et antisubventions (y compris contre les véhicules électriques chinois) et l'imposition d'une taxe d'ajustement carbone sur les importations soulignent une attitude défensive en matière de politique commerciale.

 

Scénarios et risques : Dynamiques post-électorales

Les élections de l'UE et des États membres en 2024 pourraient révéler une fragmentation du consensus européen traditionnel en matière de commerce, aboutissant potentiellement à des changements de politique favorisés par les partisans de la souveraineté nationale et du protectionnisme. Cela pourrait entraîner une augmentation des barrières commerciales et des contrôles réglementaires, notamment sur le commerce intra-UE et les produits ne répondant pas aux normes européennes. Cependant, une politique commerciale proactive de l'UE, ouverte aux alliances internationales tout en soutenant les intérêts européens, pourrait raviver le soutien du public et renforcer le leadership mondial de l'UE.

Les débats entourant le Pacte vert de l'UE et sa mise en œuvre au niveau local dans des secteurs tels que l'industrie, l'infrastructure, la mobilité et l'utilisation de l'énergie devraient dominer le discours pré- et post-électoral. Des sujets controversés, tels que la rénovation des bâtiments existants pour l'efficacité énergétique, soulignent l'importance de ces questions au niveau local.

Il est également souligné que l'impact socio-économique de telles politiques, notamment en ce qui concerne le coût de la vie, peut façonner les résultats électoraux et les trajectoires politiques plus larges. Malgré le leadership historique de l'UE dans les technologies propres et la fabrication verte, il existe un risque de perdre du terrain face à des concurrents mondiaux tels que les États-Unis et la Chine, notamment dans des secteurs émergents comme les voitures électriques.

Les élections européennes 2024 marquent donc un moment charnière pour les entreprises du continent. Leurs résultats impacteront les politiques, les réglementations et le paysage commercial mondial, le tout dans un contexte de tensions géopolitiques et d’incertitudes (dont les effets du Brexit). Alors que les décisions du Parlement européen s'étendent à divers secteurs, de l'énergie à la fiscalité, les entreprises doivent rester agiles. Elles devront s'adapter aux circonstances changeantes et collaborer avec les décideurs politiques afin d’atténuer les risques et tirer parti des opportunités émergentes. Les entreprises impacteront la trajectoire future de l'Union européenne."


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